Couleur sépia

Couleur sépia témoigne de vies « tranquilles » aux portes de l’enfer.
Nées après-guerre, celle qui a ravagé l'Europe voici déjà soixante-dix ans, les femmes on fait des avancées sensationnelles en conquérant « la » liberté et ses hochets, mais aussi la solitude qui lui est corrélée.
Androgynes, travesties, castratrices et intéressées, leurs filles, dont le pire exemple est l' « executive woman », font déguerpir les hommes et, peut-être même, les encouragent à se réfugier entre eux... à se marier entre eux ? Ou comment endiguer la « démografolie ».
Issus d’une génération passée sans sourciller de la lampe à pétrole à la fission nucléaire, comme leurs idoles, les hommes attaquent gaillardement le raidillon des septantes printemps, ouap, ouap, dou ouap !
Ils ont tout eu dans la facilité et n’ont pas souvenir de cette guerre, la dernière en Europe, vécue en barboteuse, juste assez tard pour éviter et l’Indochine et l’Algérie. On ne sucre plus les fraises à présent, on escalade l’Everest en fauteuil roulant.
Au-delà des fabuleuses sixties, vécues en dansant, en chantant, ils commencent à grincer des dents, les apprentis sorciers, les égoïstes, les inconscients « baby boomers », et leurs enfants auront le choix : crises financières, migrations, surpopulation, chômage, analphabétisme, obscurantisme, intégrisme, insécurité, épidémies, appauvrissement des sols, famines, catastrophes climatiques, éruptions solaires dévastatrices, pénurie d’eau potable et montée du niveau des mers, agressions chimiques, vitrification de la planète, tout est possible.
Résignés les baby boomers ?
Ce n’est pas pour eux, ça ne les concerne pas, ou juste un peu, comme ça, le temps le boire une mousse ou un canon.
Au-delà de la peur, de nos différences et de nos intérêts, saurons-nous garder les élans de solidarité qui naissent parfois dans l’émotion ?
20% de la population mondiale, dont nous sommes... a pillé en un siècle et à son seul profit, 80% des ressources énergétiques que notre planète avait mis des millions d’années à élaborer.
Dans la cage, quand elle est pleine, les rats arrêtent de se reproduire. Aurons-nous la sagesse des rats ?