De l'efficacité du sarcasme

Publié le par Julie Wasselin

De l'efficacité du sarcasme

À ce concours de moyenne importance, quelques écuyers du Cadre Noir sont venus  manger le pain de dresseurs qui n’ont ni leurs chevaux, ni leurs commodités, ni leur niveau, bien que certains soient tout de même très capables…  des cavaliers qui savent qu’il sera difficile d’empêcher des gens-là de repartir avec les premières places et les gains qui auraient avantageusement financé l’essence goulûment avalée par leurs vieux camions.
 

Comme l’une des concurrentes se met en selle, un jeune écuyer, la botte rutilante et tout de noir vêtu, s’approche d’elle, histoire de la draguer, sans doute, soupèse sa monture d’un regard entendu et lui dit :
- Alors… c’est avec ce cheval que vous allez gagner ?
Déconcertée, notre cavalière en reste bouche bée.

S’il n’a pas d’allures exceptionnelles, son cheval est beau, il est en équilibre, aux ordres, il avance ; la reprise que le couple déroule manque sans doute de ce rebond qui enthousiasme les foules, mais elle très correcte et plutôt meilleure qu’à l’accoutumée.
Cependant le jury s’agite et la sonne à plusieurs reprises !
Contrariée, elle a oublié de se séparer de sa cravache de dressage, elle est ailleurs, elle n’entend pas.  
C’est éliminatoire.

Elle est éliminée.

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