La pelle du dix-huit juin

Publié le par Julie Wasselin

Où comment passer par la fenêtre !

Où comment passer par la fenêtre !

Au club, il y a entraînement aujourd’hui, des barres à sauter, un concours d’obstacle avec, dans un coin, un « droit »[1] de 140 qui ne sera pas facile à négocier.
On vibrionne, on natte les chevaux, on cire les bottes. Heureusement qu’il y a, tous les mois, de ces petits concours qui obligent tout le monde à les astiquer pour de bon !

On a sorti les bombes[2] qu’on oublie si souvent, les pantalons blancs, les vestes noires, les gants de peau, les cravates de chasse, si difficiles à nouer… et les filles ont attaché leurs cheveux en catogan.
On papote parce que c’est le 18 juin.
- L’appel du 18 juin… ah oui ?
- Un appel du général de Gaulle, non ?
- Oui, mais ça disait quoi ?
- Ben…
- Vous êtes nuls, s’emporte alors le maître des lieux. L’appel du 18 juin 1940 c’est le premier discours prononcé par le général de Gaulle à la radio de Londres. Une exhortation à prendre les armes et à ne pas cesser de combattre les allemands. C’est le texte fondateur de la Résistance française. Quand même !

Penauds, les gamins observent un silence poli, vitement interrompu par un éclat de rire :
- Et alors ? Qui est-ce qui va se la ramasser, aujourd’hui, la pelle du 18 juin ?

 

[1] Obstacle dont les barres sont parallèles et toutes élevées, horizontalement, dans le même plan. Ici, ce droit mesure 140 cm de hauteur.

[2] Casque. Son port et devenu obligatoire depuis fin décembre 2009. 

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